Lorsqu'une jeune fille a ses règles, cela signifie que son système reproducteur est mature. Désormais, et jusqu'à la ménopause, qui survient généralement vers cinquante ans, son corps sera réglé selon un cycle menstruel qui ne s'interrompra que pendant les grossesses.
Durant le cycle menstruel, la muqueuse utérine s'épaissit en vue d'accueillir un embryon. Dans le même temps se produit le cycle ovarien, pendant lequel une cellule sexuelle féminine, ou ovocyte, mûrit en vue d'une fécondation.
Un cycle menstruel dure en moyenne vingt-huit jours, mais il peut être plus long ou plus bref, et n'est pas toujours régulier. Les émotions fortes, les voyages, entre autres causes, jouent un rôle significatif dans les modifications du rythme.
Etapes du cycle menstruel et du cycle ovarien
Les règles
Il est convenu de fixer le début du cycle menstruel au premier jour des règles. Celles-ci durent entre deux et huit jours, en moyenne cinq jours. Elles sont dues à une chute du taux d'hormones envoyées par les ovaires, qui déclenche le détachement de la muqueuse utérine interne et l'écoulement sanguin.
Evolution de l'ovocyte
Les ovairessécrètent des hormones, la progestérone et les oestrogènes. Ceux-ci, libérés à partir du cinquième jour, permettent à la muqueuse utérine de s'épaissir. Pendant ce temps, dans un des deux ovaires, un des milliers d'ovocytes présents depuis la naissance grossit à l'intérieur d'un follicule, dont les cellules se multiplient en plusieurs couches concentriques.
L'ovulation
Au quatorzième jour du cycle menstruel, en moyenne, le follicule éclate ; il libère l'ovocyte mûri, devenu ovule, qui quitte l'ovaire pour être happé par la trompe correspondante.
S'il est fécondé par un spermatozoïde, l'ovule, devient une cellule-oeuf puis un préembryonet migre dans l'utérus. Une fois fixé dans l'utérus, l'embryon envoie des signaux hormonaux au follicule éclaté devenu corps jaune qui, à son tour, fabrique des hormones pour bloquer les règles. La grossesse commence alors.
S'il n'y a pas fécondation, le corps jaune dégénère. Le cycle se termine au vingt-huitième jour. Le cycle suivant s'amorce avec le début de nouvelles règles.
Incidents du cycle menstruel
Il peut se produire des cycles avec règles mais sans ovulation. Il arrive aussi que l'ovulation se déclenche à une date imprévue : ne vous fiez donc pas au calcul des quatorze jours après le début des règles pour savoir quand vous êtes fécondable !
En cas d'anorexie mentale ou de poids très faible, il est fréquent que les règles disparaissent.
L'anarchie des cycles : 30 jours, 35 jours ou plus…
Quelle femme n'a pas eu une fois dans sa vie un souci de règles irrégulières ? Aucune bien sûr ! Règles arrivant trop tôt, trop tard, en quantité moindre, plus importantes, hémorragiques, continues, cycles trop courts, trop longs, anarchiques. Les soucis de menstruation sont un motif fréquent de consultation en gynécologie.
Au désagrément du saignement s'ajoute la crainte d'une anomalie ou d'une grossesse. Suis-je normale ? Ai-je mal pris ma pilule ? Suis-je enceinte ? Vais-je pouvoir avoir un enfant ? Pourquoi mes règles viennent "quand elles veulent", est-ce ainsi pour toutes les femmes ? Car les règles irrégulières sont rarement abordées et font l'objet de nombreux fantasmes, parfois véhiculés par les femmes elles-mêmes.
***Vous êtes jeune,
vous avez vos règles depuis quelques années…***
Quelle femme n'a pas eu une fois dans sa vie un souci de règles irrégulières ? Aucune bien sûr ! Règles arrivant trop tôt, trop tard, en quantité moindre, plus importantes, hémorragiques, continues, cycles trop courts, trop longs, anarchiques. Les soucis de menstruation sont un motif fréquent de consultation en gynécologie.
Dans les deux premières années qui suivent les premières règles, l'irrégularité des cycles est extrêmement fréquente. De plus, les menstruations sont souvent douloureuses. Le plus souvent, l'absence d'ovulation et l'insuffisance en progestérone sont responsables ces irrégularités. On retrouve une courbe de température plate et la deuxième phase du cycle est courte.
En pratique
L'irrégularité du cycle perturbe la vie de la jeune fille qui a besoin de repères par rapport à sa vie de femme débutante. Il faut bien comprendre que ce trouble est passager et qu'il ne remet pas en cause sa vie de future mère et de femme
En cas de retard de règles, il faut d'abord et avant tout penser à une grossesse et faire un test au moindre doute.
Le traitement, s'il est nécessaire, est basé sur la pilule ou tout autre traitement hormonal régulant le cycle. Il s'agit d'un traitement fonctionnel et non curatif.
La consultation gynécologique est indispensable afin de ne pas méconnaître une cause organique.
***Vous avez entre 20 et 40 ans…***
Quelle femme n'a pas eu une fois dans sa vie un souci de règles irrégulières ? Aucune bien sûr ! Règles arrivant trop tôt, trop tard, en quantité moindre, plus importantes, hémorragiques, continues, cycles trop courts, trop longs, anarchiques. Les soucis de menstruation sont un motif fréquent de consultation en gynécologie.
La production d'hormones (oestrogènes et progestérone) est sous le contrôle de deux zones du cerveau ( hypothalamus et hypophyse), dont le rôle est de stimuler la production hormonale. Une stimulation insuffisante peut être responsable, à cette période, des règles irrégulières. L'insuffisance en progestérone est fréquente : la courbe de température est alors plate ou montre une deuxième phase de cycle trop courte. L'ovulation n'a pas toujours lieu : Infertilité et règles anarchiques peuvent donc être associées.
La cause de l'insuffisance en progestérone doit être recherchée, parmi les causes possibles :
•Insuffisance thyroïdienne, stimulation insuffisante par le cerveau (hypothalamus, hypophyse) ;
•Hyperprolactinémie ;
•Anomalie ovarienne avec hyperandrogynie (fabrication excessive d'hormones masculine) ;
•Insuffisance ovarienne ;
•Obésité ;
•Maladie associée.
Un stress ou un choc psychoaffectif peut aussi provoquer un trouble de l'ovulation, un déficit en progestérone.
En pratique
Ces troubles des règles plus ou moins hémorragiques régressent sous un traitement par progestatifs de synthèse ou sous pilule classique.
La consultation gynécologique est indispensable afin d'éliminer une cause organique (infection, tumeur bénigne ou maligne, polypes, fibrome, endométriose…)
Il faut donc toujours consulter son gynécologue.
Le test de grossesse doit être systématique : on a parfois des surprises…
***Vous avez 40 ans et plus…***
Quelle femme n'a pas eu une fois dans sa vie un souci de règles irrégulières ? Aucune bien sûr ! Règles arrivant trop tôt, trop tard, en quantité moindre, plus importantes, hémorragiques, continues, cycles trop courts, trop longs, anarchiques. Les soucis de menstruation sont un motif fréquent de consultation en gynécologie.
La sécrétion en progestérone devient insuffisante et celle d'oestrogènes est alors prépondérante. C'est la péri-ménopause. Les règles sont anarchiques, souvent hémorragiques avec un syndrome prémenstruel marqué : seins tendus, douleurs pelviennes. Cela est du à la sécrétion hormonale, irrégulière à cette période de la vie : insuffisante à un moment, elle reprend de plus belle un peu plus tard.
Ces phénomènes hormonaux rendent le traitement difficile et le dosage des hormones est parfaitement inutile car in interprétable.
C'est la période où les fibromes se développent, du fait des grandes variations hormonales (accroissement de taille, hémorragie, douleurs…).
Ce phénomène peut durer plusieurs années avant que ne s'installe la ménopause proprement dite. Il empoisonne la vie des femmes à la quarantaine et est un motif fréquent de consultation.
En pratique
Le traitement par la progestérone est de règle. Il arrive qu'une intervention chirurgicale soit nécessaire pour enlever les muqueuses qui tapissent la cavité utérine en cas de règles hémorragiques chroniques.
L'efficacité du traitement est parfois remise en cause par les sécrétions hormonales anarchiques. Ne pas se décourager, il faut adapter le traitement et y revenir parfois plusieurs fois.
Toujours éliminer une pathologie ovarienne, cervicale (col de l'utérus) ou utérine (fibrome, cancer) ainsi qu'une grossesse tardive (cela arrive plus souvent qu'on ne croit) : la consultation médicale est indispensable.
L'absence de règles sous traitement signe souvent le début de la ménopause proprement dite.